L’ostéopathie est une méthode de soins exclusivement manuels, dont le but est de redonner la mobilité aux différentes structures composant un organisme vivant, pour lui permettre de rétablir l’équilibre de ses fonctions.
Elle peut se définir, selon John GUYMER BURTON, comme un système de traitement qui met l’accent principal sur l’intégrité structurale des mécanismes du corps humain, cette intégrité étant considérée comme le facteur isolé le plus important dans le maintien de la santé. L’ostéopathie est un système d’ajustement manuel des dérèglements structuraux du mécanisme humain qui produisent ou entretiennent le désordre et la maladie.
Les définitions de STILL, à n’en point douter, sont bien évidemment multiples. Celle de 1892 brille par sa concision et son langage harmonique même en Français : « C’est la loi de l’Esprit, de la Matière et du Mouvement ». Ce précepte, naguère postulat, soumis volontairement à l’analyse scientifique, devient réalité aux U.S.A., et plus spécialement à Chicago dans l’Institut qui porte son nom.
Un de ses élèves, John Martin LITTLEJOHN, propose en 1900 une définition relativement mécaniste de l’ostéopathie – sans doute dictée par les « déviances » pour certains et par les « nécessaires évolutions » pour d’autres – qui émergeaient à l’horizon ostéopathique : l’ostéopathie est cette Science ou Méthode de traitement qui consiste à faire :
- le diagnostic physique des maladies dans le but de découvrir, non pas les symptômes mais les causes :
– des modifications tissulaires
– de l’obstruction à la circulation des liquides
– de l’atteinte à l’intégrité des forces de l’organisme
- le traitement des maladies par des manipulations scientifiques : le praticien applique les principes de la mécanique articulaire, plus spécialement vertébrale, et utilise les ressources inhérentes à l’organisme pour surmonter la maladie et restaurer la santé. Ce traitement permet ainsi à l’organisme humain d’exciter ses réactions de défense et d’accélérer la formation d’anti-corps et d’anti-toxines pour obtenir la guérison.
En 1960, Thomas G. DUMMER définit l’ostéopathie comme une thérapeutique applicable à une large variété d’affections basée sur deux principes fondamentaux établis par A.T. STILL : de la structure dépend la fonction d’où la nécessité d’une structure normale pour une fonction normale. Le corps humain renferme ou est capable de fabriquer les substances et les mécanismes nécessaires à la fois à son autodéfense et à l’entretien de sa santé ».
L’édition 1995 de l’Encyclopedia Universalis indique que l’ostéopathie « tend à donner à l’homme la pleine possession de son potentiel physiologique et psychologique. Elle se sert d’une technique thérapeutique qui vise à ré-harmoniser les rapports de mobilité et de fluctuation des structures anatomiques au moyen d’ajustements précis ».
Pour le professeur Irvin KORR, éminent physiologiste américain : « L’homme est tout d’abord un cerveau qui a besoin d’un système musculo-squelettique pour s’exprimer. Ce système en lui-même a besoin d’être nourri et débarrassé de ses impuretés, le sang joue ce rôle très important. A son tour, le sang doit, lui aussi, être fabriqué, épuré, enrichi et doit transporter tous les nutriments nécessaires au besoin de chaque cellule, c’est le rôle unique de la machinerie viscérale que de répondre à ces nécessités. La colonne vertébrale est l’axe de vie, soutien qui réunit par ses structures anatomiques propres d’une part les structures de la moelle épinière, d’autre part le cerveau à toutes les cellules du corps ». Il est donc intéressant de noter que la vie dépend du sang et de ses composants fluidiques dans l’organisme humain.
Andrew Taylor STILL, il y a cent ans, affirmait déjà que la règle de « l’artère était primordiale », les régions mal vascularisées deviennent des zones où la fonction est inhibée. Le rôle de l’ostéopathie est d’intervenir sur la ou les structures nécessaires pour rétablir la fonction. Il est donc impérieux de bien connaître la hiérarchie de ces fonctions et leurs parfaites interférences. En conséquence, l’ostéopathie considère le patient comme une personnalité unique. Elle s’occupe en premier lieu de l’individu et non de ses symptômes, d’où le rôle important de l’entretien et de l’anamnèse. En deuxième lieu, elle met en pratique la sémiologie ostéopathique, précise, douce, adaptée, en tenant compte de tous les paramètres personnels des patients (morphologie, tempérament, attitudes gestuelles, mimiques, environnement psychique et physique, etc…). En troisième lieu enfin, elle se sert de la clinique symptomatique classique et cela dans le but d’exercer une médecine réactive, spécifique et qualitative. L’ostéopathie est donc une approche de l’homme en tant qu’exemplaire unique, dans un déséquilibre psychophysiologique, par l’intermédiaire de la main du thérapeute. Le but ultime de l’ostéopathie est donc de permettre au consultant de se trouver libre sur ses appuis, quels qu’ils soient, et de commencer non plus à exister, mais à être.
Notre Syndicat a proposé une définition de l’ostéopathie qui se veut actualisée, fondamentalement différente de l’ostéothérapie des médecins de l’école de MAIGNE, ayant délibérément réduit la pensée de STILL certes, mais aussi de leur confrère et Maître LAVEZZARI qui reconnaissait que « le champ de l’ostéopathie est immense et que ses méthodes lui permettent d’agir sur n’importe quel organe ». « L’ostéopathie est une méthode de soins qui, par des actions manuelles douces sur le tissu ligamentaire, musculaire et nerveux ainsi que sur les structures osseuses et viscérales, a pour but de susciter, équilibrer ou faciliter une réaction naturelle susceptible de faire cesser les troubles ostéo-articulaires, organiques ou fonctionnels constatés ». Il est à souligner que cette définition, résultat de réflexions de courants ostéopathiques divers et modernes est en parfaite concordance avec la pensée Stillienne.